Archives - Pas-de-Calais le Département
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Le service du beffroi en temps de guerre

En dernière heure, nous apprenons que M. le Maire de Boulogne-sur-Mer a pris un arrêté relatif au service du guet du beffroi. Aujourd’hui, nous publions les articles 5 et 6 de cet arrêté concernant la surveillance des aéroplanes ennemis ; demain nous l’insérerons intégralement :

Art. 5. – En temps de guerre, si des avions ou aérostats viennent survoler la ville, le guetteur les observe attentivement et, dès qu’il a acquis la certitude qu’il a affaire à des appareils ennemis, soit du fait de ses observations, soit après renseignements précis des autorités militaires, il donne l’alarme par le tintement de cinq ou six coups au bourdon, à la cadence de l’heure. Il arbore ensuite le fanion en haut de la tour, dans la direction qu’il a observée ou qui lui est indiquée ; puis il reprend le tintement de cinq coups et le continue tant que les aéronefs sont en vue en mettant un intervalle d’une demi-minute entre chaque sonnerie.

Il est recommandé aux habitants, dès qu’ils entendent cette alarme spéciale, de ne point sortir dans les rues et sur les places et de se tenir au rez-de-chaussée des maisons, au centre des habitations, c’est-à-dire loin des portes ou des vitrages des façades.

Art. 6. – D’une façon générale, le guetteur ne doit faire aucun signal s’il n’y est appelé par son observation personnelle ou un avis donné par un fonctionnaire autorisé. Il ne doit tenir aucun compte de l’avis que lui donnerait un simple particulier ; mais il s’assure par téléphone, auprès de qui de droit, de l’exactitude du renseignement qu’il reçoit ainsi.

La France du Nord, samedi 20 février 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG16/91.