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Début de la bataille de Cambrai

Les chars au service des alliés britanniques

Engagée du 20 novembre au 7 décembre 1917, la bataille de Cambrai a pour objectif d’encercler Cambrai, qui est alors un point clé pour le ravitaillement de la ligne Hindenburg, et de créer la surprise en enfonçant, sur la crête du bois de Bourlon, le front ennemi, derrière lequel se trouvent les voies ferroviaires et les routes. Les Alliés comptent également reprendre les houillères exploitées par les Allemands depuis 1914.

Une offensive soigneusement préparée

Photographie noir et blanc montrant quatre soldats regroupés autour d'une mitrailleuse dirigée vers le ciel.

Graincourt-lès-Havrincourt. Poste britannique de mitrailleuse contre avion, 24 novembre 1917. Albums Valois, Bibliothèque Internationale de Documentation Internationale Contemporaine, VAL 299/6.

La possibilité d’entreprendre des opérations sur le front de Cambrai est envisagée dès avril 1917, lorsque le commandant en chef britannique ordonne à la Quatrième et à la Cinquième armées de planifier une attaque dans ce secteur. Leur relève ultérieure par la Troisième armée transfère au général Julian Byng la responsabilité d’une telle entreprise. Ces opérations restent en suspens pendant l’offensive des Flandres, mais, courant octobre, le maréchal Haig ordonne les préparatifs pour une offensive au 20 novembre.

Plusieurs raisons expliquent que le choix de la zone de Cambrai intéresse plus particulièrement les Britanniques, la principale étant qu’elle abrite l’un des principaux centres ferroviaires et de garnisons allemands sur le front ouest.

Après une première utilisation mitigée des chars dans la Somme, les Britanniques décident de réitérer l’expérience lors de cette nouvelle attaque et, pour la première fois, d’utiliser massivement de nouveaux chars plus perfectionnés, les Mark IV. Sur les 476 chars engagés, 378 sont envoyés directement au combat, les autres étant dédiés aux équipements et au ravitaillement. 

Photographie noir et blanc montrant le devant d'un char de combat.

A British Mark IV tank at Wailly, 21 octobre 1917. Imperial War Museum, Q 6284.

L’usage des chars qui passent outre les barbelés, tout comme les opérations de reconnaissance et de repérage précis des positions adverses, entraînent un effet de surprise, qui rendent superflus les bombardements préliminaires de destruction des systèmes de défense et d’ajustement des tirs d’artilleries. La bataille de Cambrai permet ainsi de démontrer les avantages décisifs de l’usage massif des chars pour percer efficacement les lignes de front en limitant les pertes humaines.

La bataille de Cambrai

L’attaque est lancée le 20 novembre à 6 h 20 par la Troisième armée du général Julian Byng, sur un front large de dix kilomètres. Soutenus par un bombardement roulant massif des attaques ciblées aux gaz et 400 avions du Royal Flying Corps, les chars précèdent six divisions d’infanterie. L’offensive prend les Allemands par surprise et les chars progressent très rapidement. La puissance de feu et la terreur provoquées par ces derniers déclenchent la fuite de plusieurs unités allemandes et près de 8 000 hommes préfèrent se rendre aux Britanniques, qui n’ont que des pertes limitées.
Pour la première fois depuis sa création, la ligne Hindenburg est percée en profondeur en plusieurs endroits, sur 9 à 12 kilomètres de large et de 7 kilomètres de profondeur.

Carte postale noir et blanc montrant une allée bordée d'arbres.

"Bourlon. Allée des Géants" [1903-1909]. Archives départementales du Pas-de-Calais, 5 Fi 164/3.

Cependant, la mauvaise coordination entre l’infanterie et les tanks contribue à ralentir leur progression. De nombreux chars d’assaut connaissent des défaillances mécaniques, s’embourbant dans les fondrières ou étant détruits par des tirs d’artillerie allemande à courte portée.
Une fois passé l’effet de surprise initial, des points de résistance s’organisent. C’est notamment le cas à Flesquières (Nord), où un canon de 77 mm empêche les Britanniques de s’emparer d’un objectif vital, le bois de Bourlon, en détruisant dix chars à lui seul.

Aussi impressionnant que soit le résultat de cette opération au soir du 20 novembre, la contre-offensive allemande, dans les jours qui suivent, est cinglante. La bataille se concentre autour de la crête de Bourlon, à l’ouest de Cambrai. Soumis à d’intenses tirs d’artillerie, quelques chars et une brigade galloise parviennent à s’implanter dans une partie du bois de Bourlon, mais se trouvent isolés.

Pour aller plus loin

  • Y. BUFFETAUT, Cambrai – La contre-offensive allemande (novembre 1917), Louviers, YSEC éditions, 2015. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHC 3616/5 ;
  • Y. LE MANER, La Grande Guerre dans le Nord-Pas-de-Calais 1914-1918, Lille, 2014. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHD 190 ;
  • Maréchal FAYOLLE – Général DUBAIL, La guerre racontée par nos généraux, tome II, Paris, 1920. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHD 211/2 ;
  • Colonel G. W. L. NICHOLSON, Le Corps expéditionnaire canadien 1914-1919, Ottawa, 1963. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHC 1326.

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