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Le camp de Boulogne

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Le 16 mai 1803, des navires français sont saisis par les Britanniques. Cet incident met fin à la période de paix instaurée par le traité d’Amiens de 1802. La guerre entre la France et la Grande-Bretagne est de nouveau déclarée.

Dès lors, Napoléon commence à rassembler progressivement des troupes sur le littoral pour protéger les ports stratégiques et préparer l’invasion de la perfide Albion.

L’armée des Côtes de l’Océan est répartie de la Bretagne jusqu’à la Hollande. Mais c’est autour de Boulogne-sur-Mer que se masse la plus grande concentration de soldats à partir de l’automne 1803.

On parle du camp de Boulogne mais d’autres camps ont été installés dans la région : Étaples, Wimereux, Ambleteuse, Calais, le Portel, pour n’en citer que quelques-uns.

Le camp de Boulogne est, quant à lui, scindé en deux campements :

  • Le camp de gauche (à l’ouest de la ville, sur la rive gauche de la Liane, sur le plateau d’Outreau) ; 
  • Le camp de droite (au sommet de la colline de Boulogne au nord, dans le secteur de Terlincthun, sur le plateau de la Tour d’Ordre).

Des baraques de commandement sont construites sur les hauteurs et le quartier-général est établi à Pont-de-Briques. Napoléon effectue cinq visites entre 1803 et 1805 : il inspecte les installations, ordonne les exercices, passe en revue et visite les différents camps.

En mars 1804, plus de 15 000 hommes sont répartis dans les deux camps, tandis que 8 000 hommes stationnent à Ambleteuse et 7 000 autres cantonnent à Wimereux. En août 1805, autour de Boulogne, on recense jusqu’à 60 000 soldats, auxquels s’ajoutent environ 15 000 marins.  

Au plus fort de l’activité, les ports de la côte concentrent plus de la moitié des armées françaises, soit entre 100 000 à 200 000 hommes. À cela s’ajoutent 2 000 bâtiments en mer, des forts, des batteries, des routes, plus de 20 000 cheveux. C’est une gigantesque colonie qui s’organise et bouleverse la vie du littoral.

Sous la direction du général puis maréchal Soult, les soldats du camp de Boulogne s’entraînent et préparent l’invasion. Les travaux portent sur l’aménagement des voies de navigation et les ports pour abriter la flottille (le port de Boulogne a notamment connu d’importants aménagements à cette période). Partout en France, les chantiers de construction tournent à plein régime.

Pendant ce temps, Napoléon et son état-major étudient différentes stratégies d’attaque. Tout est envisagé ; les options les plus audacieuses imaginent même une invasion par les airs grâce à des ballons dirigeables ou encore la construction d’un tunnel sous la Manche.

C’est finalement l’attaque navale qui est choisie. Mais le plan de l’empereur échoue. Il essuie plusieurs échecs jusqu’à la cuisante défaite de Trafalgar en octobre 1805. Pendant ce temps, l’Autriche et la Russie, alliées de la Grande-Bretagne, menacent le front de l’est.

Le 28 août 1805, l’armée napoléonienne quitte le littoral du nord et prend le nom de Grande Armée pour aller affronter les troupes austro-russes de la troisième coalition. 

Le camp de Boulogne connaît une durée de vie éphémère entre 1803 et 1805, mais marque l’histoire de l’épopée napoléonienne par son gigantisme et son ambition affichée. Il demeure également célèbre pour avoir été le théâtre de la remise de légion d’honneur à plus de 2 000 soldats le 16 août 1804.

Cinquante ans plus tard, le 30 septembre 1854, c’est Napoléon III qui, au même endroit, passe en revue l’armée de 40 000 hommes du camp du Nord qu’il destine aux campagnes de la guerre de Crimée contre la Russie.

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