En dépit des combats de retardement menés par les troupes françaises et britanniques, l’Allemagne envahit le 10 mai 1940 le Nord de la France sans le moindre ultimatum. Vingt-deux ans après la Première Guerre mondiale et pour la seconde fois de son histoire, le Pas-de-Calais fait face à une nouvelle occupation allemande.
Exode et massacres
En voiture, en charrette ou à pied, les réfugiés prennent la fuite vers le sud : c’est l’exode. Les civils subissent les raids incessants de la Luftwaffe et des massacres sont perpétrés à travers les villes et villages du département (98 civils exécutés le 22 mai à Aubigny-en-Artois, 45 à Berles-Monchel, 48 le 24 mai à Beuvry, etc.).
Le 15 juin 1940, le Nord et le Pas-de-Calais sont rattachés à l’Oberfeldkommandantur de Bruxelles et intègrent la zone interdite.
Ouvrages défensifs
"[La libération d'Arras. Char arrêté au Pont-de-Cité. Photographie]", 1944. Archives départementales du Pas-de-Calais, 42 Fi 18.
En mai 1942, Hitler, redoutant un débarquement anglo-américain sur les côtes françaises, confie à l’organisation Todt la construction de l’Atlantikwall. Sur le littoral, des dizaines de chantiers prennent place. Ces ouvrages défensifs abritent canons, mitrailleuses et postes de commandement.
Le Führer lui soumet un défi encore plus ambitieux : installer des bases de tir destinées aux armes nouvelles avec lesquelles Hitler espère frapper l’Angleterre (la fusée A4, renommée V2 en 1944) et la bombe volante FZG 76 (futur V1). Le 22 décembre 1943, Hitler signe l’ordre de construction d’un premier bunker destiné à la fusée A4 à Éperlecques, et en août 1943 débute le chantier de la Coupole d’Helfaut.
Travail obligatoire et rafles
Le quotidien des habitants s’avère bien difficile entre les réquisitions, le STO (Service de Travail Obligatoire) imposé à des milliers de travailleurs, le pillage industriel et agricole ou encore les déportations. Le 11 septembre 1942, la grande rafle des juifs est organisée dans le Nord-Pas-de-Calais. 528 juifs, âgés de 1 mois et demi à 79 ans sont, à Lens, Avion, Sallaumines, Harnes, Billy-Montigny emmenés à Auschwitz.
Résistance
La Résistance s’organise à travers une série de réseaux de renseignement, d’évasion de pilotes alliés et de sabotage des installations ennemies. Dans les mines, les communistes, à la tête de la grande grève de 1941, prennent les rênes de la Résistance. Ces groupes sont confrontés à une dure répression et nombreuses seront les victimes (hommes et femmes) des pelotons et camps de concentration. Seule une faible partie de la population choisit le camp de la collaboration.
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Bombardements
En 1944, les bombardements alliés s’intensifient et causent d’importantes destructions et de nombreuses victimes.
Libération
Du 1er au 5 septembre 1944, le Pas-de-Calais est libéré par les troupes britanniques, américaines, canadiennes et polonaises. Dans les rues, la foule en liesse, salue les soldats. L’heure est à la fête et aussi aux règlements de comptes notamment envers les acteurs de la collaboration.
