Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture de la salle du centre Georges Besnier (site d'Arras)

Pour toute recherche dans les fonds qui y sont conservés (archives contemporaines), la consultation aura lieu dans la salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois, à Dainville. Deux levées sont organisées par semaine :

  • Pour une consultation de vos documents à partir du lundi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le jeudi précédent, à 12h ;
  • Pour une consultation à partir du mercredi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le mardi précédent, à 12h.

Le nombre de commandes est limité à 10 par jour et par personne. Le système de navette nécessitant une organisation rigoureuse et de nombreuses manipulations, il est essentiel de venir consulter les documents commandés avant la fin de la semaine, après quoi ils seront rangés.

La commande se fait via notre formulaire de contact.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

Naissance à Calais de la peintre Jeanne Thil

Peintre prolifique, coloriste hors pair, Jeanne Thil est connue pour ses fresques exotiques et orientales, souvenirs de voyages lointains. Mais l'artiste est également restée très attachée à sa ville natale et a laissé une empreinte durable dans son département d'origine.

Fille de Philippe Thil, officier artilleur, et d’Émilie Céline Fleuret, Jeanne Thil naît le 18 décembre 1887 à Calais, rue Saint-Michel.

Une jeune fille douée pour les arts

La jeune fille passe sa jeunesse à Calais avant de poursuivre une formation à l’École nationale des arts décoratifs et à l’École nationale des Beaux-arts de Paris où elle devient l’élève de Ferdinand Humbert. Elle parfait également sa formation auprès du peintre Charles Fouqueray.

Peinture couleur montrant un convoi dans la campagne, sous une pluie battante.

Réfugiés belges en route pour Calais. Reproduction imprimée d'un dessin de Jeanne Thil, 1914. Archives départementales du Pas-de-Calais, 43 Fi 34. 

Nommée professeur de dessin de la ville de Paris en 1915 (elle exercera jusqu’en 1948), Jeanne Thil expose régulièrement au Salon des artistes français dès le début des années 1910. Elle décroche successivement un grand prix à l'École des arts décoratifs, le prix Chenavard et une médaille d'argent en 1920 au Salon des artistes français.

Œuvres de voyage 

Les bourses de voyage qu’elle remporte après la Première Guerre mondiale vont lui permettre de trouver sa véritable voie. Pendant plus de quarante ans, elle n’a de cesse de représenter ses séjours dans le sud de l’Europe et en Tunisie. Ces pérégrinations orientent toute son œuvre vers des tonalités lumineuses et colorées, comme en témoigne son travail dans le Charmeur de serpents à Kairouan, récompensé d’une médaille d'or en 1924.

Peintures monumentales et décoratives

Reconnue des milieux artistiques officiels dans l’entre-deux-guerres, Jeanne Thil obtient de nombreuses commandes de peintures monumentales et décoratives : des fresques pour le palais du Gouverneur à Dakar, pour le palais tunisien, le palais de l’AOF et le musée des colonies à l’exposition coloniale de 1931, ou encore pour le Haut-Commissariat à la France d’outremer à l’exposition universelle de 1937.

Elle décore également de grands paquebots de croisière, mais aussi le pavillon du Tourisme à Paris ou le hall de la Compagnie transatlantique à Marseille, et conçoit de nombreuses affiches orientalistes.

Peintre d’histoire

Si Jeanne Thil s’est distinguée en tant qu’artiste voyageuse, elle s’est autant affirmée dès ses débuts comme peintre d’histoire, grâce à sa formation académique.

Peinture couleur montrant une scène historique : une femme agenouillée devant un homme en armure, fait face à des hommes enchâinés.

Le dévouement des bourgeois de Calais. Photographie de la peinture de Jeanne Thil décorant la salle du conseil à la mairie de Calais, 1923. Archives départementales du Pas-de-Calais, 43 Fi 536. 

Les sujets de certains de ses décors sont empruntés à des épisodes historiques marquants, en particulier pour le Pas-de-Calais. On peut citer ses œuvres peintes pour l’intérieur des hôtels de ville de Calais et du Touquet en 1932 (traité d’Étaples signé par Charles VIII et Henri VII, un mariage au XVe siècle), ou celui du Royal Picardy, un hôtel du Touquet considéré en 1929 comme le plus beau palace du monde, aujourd’hui disparu. Dans le grand hall, sur les plafonds des travées de côté, figuraient les blasons des grandes universités anglaises, et sur les murs des fresques retraçant l’épopée du régiment Royal Picardy au XVIIe siècle.

Suite au concours ouvert par la municipalité en 1823, sa composition historique Les Bourgeois se rendant à Édouard III, destinée à l'hôtel de ville de Calais reçoit le prix James Bertrand.

Jeanne Thil a également représenté une page de l’histoire contemporaine, avec une série sur Les Ambulances, témoignage du traumatisme de la Première Guerre mondiale à laquelle a participé son père.

C’est au Vésinet que Jeanne Thil se repose entre ses nombreux voyages. Elle y meurt le 16 mars 1968 et est inhumée dans le cimetière municipal.

L’œuvre de Jeanne Thil de retour dans sa ville natale

Célibataire, Jeanne Thil a laissé une œuvre importante. Son petit-neveu François-Marie Ollan a pu en réunir un grand nombre au terme de longues recherches. L’ensemble formant un tout indissociable et représentatif de la carrière de sa tante, il a souhaité le transmettre comme un tout indivisible.

À la suite du refus de la ville du Vésinet, il se tourne vers Calais, qui lui a déjà dédié une rue. Le conseil municipal accepte le legs en mai 2016. Plus de 170 peintures, dessins et aquarelles, ainsi qu’un important fonds documentaire, viennent ainsi enrichir les collections municipales. Une exposition présentée au musée des Beaux-Arts de Calais est d’ailleurs organisée en 2020 et permet d’appréhender l’œuvre de l’artiste.