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Naissance d’Auguste Mariette à Boulogne-sur-Mer

François-Auguste-Édouard Mariette naît à Boulogne-sur-Mer le 11 février 1821. Son père, François-Paulin Mariette, parisien d’origine, est licencié en droit et secrétaire à la mairie de Boulogne.
Auguste manifeste très jeune le goût du dessin ; il arrête toutefois ses études après le collège et commence à travailler à l’âge de seize ans.
En 1839, il part un an enseigner en Angleterre. À son retour, il obtient le baccalauréat et débute une carrière d’enseignant au collège de sa ville natale.

Égyptologue autodidacte

Il est peu après chargé de classer les papiers d’un cousin récemment décédé, Nestor L’Hôte, dessinateur de l’expédition franco-toscane menée par Jean-François Champollion dans la vallée du Nil en 1829.

Médaillon d'un croquis en noir et blanc d'Auguste Mariette coiffé d'un fez, les bras croisés.

Mariette Bey, égyptologue, fondateur du musée de Boulacq. Dessin de Bocourt, d’après la photographie de MM. Delié et Béchard (au Caire), gravure sur bois, XIXe siècle. Archives départementales du Pas-de-Calais, 6 FID 1488.

Ce travail fait naître chez lui une passion pour l’égyptologie. Il se forme en autodidacte, étudie les hiéroglyphes et l’écriture copte et visite la galerie égyptienne du musée de Boulogne ; il est en particulier fasciné par une récente acquisition, le sarcophage de Nehemsimonto.

En 1847, il en publie le catalogue analytique des collections, "Quelques mots sur la galerie égyptienne du Musée de Boulogne".

Conservateur au musée du Louvre

Le 5 juin 1845, il se marie avec Éléonore Millon, fille d’un négociant en vins boulonnais. Quatre ans plus tard, Charles Lenormant le fait nommer auxiliaire à la conservation des Antiquités égyptiennes du musée du Louvre ; et, le 28 août 1850, il est envoyé en Égypte pour y acquérir des manuscrits coptes et syriaques.

Une fois sur place, il n’obtient pas les autorisations nécessaires pour pénétrer dans les monastères. Il entreprend alors des fouilles archéologiques et découvre, à Saqqarah, le Sérapéum, la nécropole des taureaux sacrés Apis que le britannique Harris avait déjà repérée en 1847.

Cette première grande découverte lui apporte la gloire et une réputation établie. Pour continuer ses recherches, il réussit à se faire octroyer, en août 1851, par la Chambre des députés, un crédit exceptionnel de trente mille francs.

Fait chevalier de la légion d’Honneuren 1852, il reçoit un véritable triomphe lors de son retour en France en 1854 et est nommé conservateur adjoint du Louvre, poste qu’il occupe jusqu’en 1861.

Archéologue de terrain

En 1857, il repart pour l’Égypte afin de préparer le voyage du prince Napoléon, cousin de l’empereur Napoléon III, qui n’a finalement pas lieu.

Dessin au crayon d'une pyramide sur laquelle est posée une statue d'Auguste Mariette. Deux sphinx sont placés de part et d'autre de l'entrée.

Monument élevé à Auguste Mariette, illustration d’Ernest Deseille, dans "Auguste Mariette, notice. Souvenir de l’inauguration de sa statue le 16 juillet 1882, Boulogne-sur-Mer, 1882", 118 pages. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHB 502.

Nommé directeur des travaux d’antiquités par le vice-roi Saïd Pacha, il est chargé de protéger l’héritage des pharaons et surtout de mettre un terme au pillage dont l’Égypte est l’objet depuis des siècles. Les pouvoirs étendus et les capitaux dont il dispose lui permettent de lancer des chantiers (jusqu’à trente-cinq en même temps) dans toute la vallée du Nil (de Memphis à Éléphantine, en passant par Gizeh, Saqqarah, Abydos et Thèbes) et de dégager les grands temples des gravats qui les cernent ou les emplissent.

Ses découvertes lui permettent d’ouvrir le premier musée égyptien au Caire, dans le quartier du port fluvial de Boulaq : le successeur de Saïd, Ismaïl Pacha, l’inaugure le 16 octobre 1863.

Ambassadeur de la culture égyptienne en France

En 1865, son épouse et deux de ses enfants meurent du choléra. En parallèle aux difficultés financières de l’Égypte, ce drame pousse Mariette à ralentir ses activités.

Il rentre à Paris en 1867 et y est chargé du commissariat égyptien de l’exposition universelle. La présentation du résultat de ses recherches connaît un grand succès : il participe de même, en 1871, à la rédaction du livret de l’opéra de Verdi, Aïda, et en conçoit les décors et les costumes lors de sa représentation pour l’inauguration du canal de Suez, le 24 décembre 1871.

Pour l’exposition universelle de 1878, au Trocadéro, il supervise la reconstitution d’une maison égyptienne issue de ses fouilles d’Abydos. Cette même année, il est élu à l’unanimité à l’Académie des inscriptions et des belles-lettres.

Pacha

En reconnaissance de son attachement au patrimoine égyptien et en remerciement de son dévouement, le vice-roi d’Égypte lui accorde le titre honorifique de pacha en 1880.

Auguste Mariette meurt à Boulaq le 18 janvier 1881. D’abord enterré dans les jardins du musée, son corps est transféré en 1904 à l’emplacement de l’actuel musée du Caire, inauguré deux ans auparavant. Il repose dans un cercueil de granit gris gardé par quatre sphinx. Sur le socle de sa statue, on peut lire : À Mariette Pacha, l’Égypte reconnaissante .

Carte postale en noir et blanc représentant une pyramide sur laquelle est posée une statue d'Auguste Mariette. Entouré de grillages et de bancs publics, ce monument se trouve dans un parc.

Boulogne-sur-Mer. Monument de Mariette, cliché signé L.L., carte postale, [1904-1914]. Archives départementales du Pas-de-Calais, 5 Fi 160/549.

Bibliographie

  • J. CASSAR et J. SAVIGNOL, Mariette Pacha citoyen boulonnais, catalogue d’exposition, Bibliothèque municipale de Boulogne-sur-Mer, 1981. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHD 486/6 
  • E. DESJARDINS, Mariette Pacha, l’homme du désert, éditions Christian Navarro, 2003 
  • A. MARSHALL, Auguste Mariette, Bibliothèque des Introuvables, 2010, 216 p. Archives départementales du Pas-de-Calais, BHD 1182