Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture de la salle du centre Georges Besnier (site d'Arras)

Pour toute recherche dans les fonds qui y sont conservés (archives contemporaines), la consultation aura lieu dans la salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois, à Dainville. Deux levées sont organisées par semaine :

  • Pour une consultation de vos documents à partir du lundi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le jeudi précédent, à 12h ;
  • Pour une consultation à partir du mercredi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le mardi précédent, à 12h.

Le nombre de commandes est limité à 10 par jour et par personne. Le système de navette nécessitant une organisation rigoureuse et de nombreuses manipulations, il est essentiel de venir consulter les documents commandés avant la fin de la semaine, après quoi ils seront rangés.

La commande se fait via notre formulaire de contact.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

Joyeux Noël et bonne année !

Du front à l'arrière

Dessin manuscrit coloré montrant une femme pleurant sur l'accoudoir de son canapé, dans son salon. À ses pieds git une lettre.

Femme pleurant son mari parti à la guerre. Journal publié dans le camp d’officiers prisonniers de Torgau : Intra muros, numéro de Noël 1915, imprimé par P. Mulner. Dessin d’Ernest Picard. Archives départementales du Pas-de-Calais, 5 Num 01 004/001.

Du fond de la tranchée au camp de prisonniers ou à l’arrière, soldats et civils tentent de trouver à la veille des fêtes de fin d’année un peu de réconfort à travers lettres, cartes postales et fêtes sommaires.

Lettre d’un enfant de Saint-Just à son père, 18 décembre 1914

Lettre manuscrite retranscrite ci-contre.

Lettre de René Casoret à son père, 18 décembre 1914. Archives départementales du Pas-de-Calais, 5 Num 01 008/038.

"Espérons que pour la nouvelle année, nous nous retrouverons à Arras"

Saint-Just, le 18 décembre 1914

Mon cher papa,

Je suis toujours bien saje, je joue avec Marcel qui reste en face où nous allons chercher du lait.

Hier, deux petites-filles sont venues jouer avec nous. Je vais au salut tous les soirs. Je fais mes devoirs tous les jours. La nuit de Noël, j’irai à la messe de minuit ; les demoiselles de la cantine chantent à cette messe.

Espérons que pour la nouvelle année, nous nous retrouverons à Arras.

Mon cher Papa, je t’envois mille gros baisers. Ton petit garçon qui t’aime.

René Cassoret

Archives départementales du Pas-de-Calais, 5 Num 01 008/138.

L’hiver 1914-1915 promet d’être particulièrement éprouvant pour les combattants. Dans des tranchées sommairement aménagées et ensevelies par la neige, les hommes réalisent que la guerre sera longue. Les fêtes de fin d’année s’improvisent ainsi sur place, bien loin de la chaleur du foyer familial. Sur les cartes postales, l’accent est mis sur le moral du soldat ; pour cela, les créateurs redoublent d’imagination et n’hésitent pas à mettre en scène une femme à bord d’un engin militaire survolant les champs de bataille, afin de rappeler la poursuite des combats.

 

Carte postale couleur montrant une femme dans un avion, lançant des cadeaux à un régiment passant en-dessous.

Carte de bonne année. Archives départementales du Pas-de-Calais, 5 Num 01 030/274.

Dans les camps de prisonniers, les hommes semblent mieux lotis, envoyant des nouvelles rassurantes à leurs proches. À l’arrière, à Boulogne-sur-Mer, les alliés retrouvent la chaleur du Noël "so british", notamment avec la venue d’une des célèbres vedettes du music-hall anglais, Mary Lloyd :

Une des icônes du music-hall anglais en déplacement à Boulogne-sur-Mer pour le Noël des Tommies

Une fête pour les soldats anglais et français au théâtre municipal

Dans le but d’accorder quelque amusement opportun à nos "Tommies" (vocable affectueux qui sert en Angleterre les soldats) et à leurs alliés, disent les journaux anglais, pendant les fêtes de Noël, on organise en ce moment une fête à laquelle prêteront leur concours des étoiles de la scène et un music-hall anglais, qui traverseront le détroit à cet effet.

Boulogne a été choisi comme étant l’endroit le plus pratique à cet effet, et le théâtre municipal a été mis à la disposition du Comité par les Autorités. Avec la générosité qui caractérise le monde théâtral, une troupe, parmi laquelle Miss Marie Lloyd et d’autres étoiles bien connues, prêteront leur concours à cette fête qui sera d’un grand intérêt pour nos propres soldats et leurs camarades d’armes.

La France du Nord, mardi 15 décembre 1914. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG16/91.

Mary Lloyd

Marie Lloyd

Matilda Alice Victoria Wood (1870-1922), plus connue sous le nom de Marie Lloyd, était à la fois comédienne et chanteuse de music hall britannique. Sa carrière longue et prospère lui a valu le titre de "reine du music-hall". Marie Lloyd est notamment réputée pour sa vie privée tumultueuse et ses chansons grivoises empreintes de double sens.

Entre 1894 et 1900, son succès devient international : avec son spectacle, elle parcourt la France, la Belgique, l'Amérique et même l'Australie.

Parallèlement à sa carrière professionnelle, elle n’en demeure pas moins une femme engagée. En 1907, elle n’hésite pas à participer à des manifestations de soutien aux artistes en dehors des théâtres, protestant pour de meilleurs salaires et conditions de travail.

Pendant la Première Guerre mondiale, en collaboration avec d’autres artistes, elle salue le recrutement dans les forces armées nécessaire à l'effort de guerre ; Marie Lloyd contribue au maintien du moral des hommes en visitant des hôpitaux et des usines de munition. En 1915, elle interprète au Crystal Palace de Londres devant plus de 10 000 soldats, "Now You've Got Your Khaki On", écrite par Charles Collins and F. W. Leigh. Ce morceau patriotique plutôt osé pour l’époque, évoque l’attrait d’une femme pour un homme depuis son engagement dans l’armée et surtout le port de l’uniforme kaki.