Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture de la salle du centre Georges Besnier (site d'Arras)

Pour toute recherche dans les fonds qui y sont conservés (archives contemporaines), la consultation aura lieu dans la salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois, à Dainville. Deux levées sont organisées par semaine :

  • Pour une consultation de vos documents à partir du lundi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le jeudi précédent, à 12h ;
  • Pour une consultation à partir du mercredi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le mardi précédent, à 12h.

Le nombre de commandes est limité à 10 par jour et par personne. Le système de navette nécessitant une organisation rigoureuse et de nombreuses manipulations, il est essentiel de venir consulter les documents commandés avant la fin de la semaine, après quoi ils seront rangés.

La commande se fait via notre formulaire de contact.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

La dernière étape du Tour de France, Dunkerque-Paris

Photographie d'Henri Pélissier, deuxième du Tour de France 1914 et le vainqueur de la dernière étape, après l'arrivée.

26-7-14. Tour de France, Pélissier, photographie de presse, Agence Rol, 1914.

Créé en 1903 par le journal L’Auto, à l’initiative de son directeur Henri Desgrange et de son collaborateur Géo Lefèvre, le Tour de France connaît un succès populaire croissant jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale. Sa douzième édition se tient du 28 juin au 26 juillet 1914. Comme l’année précédente, la quinzième et dernière étape rejoint Dunkerque à Paris, et traverse ainsi le Pas-de-Calais. Cinquante-quatre coureurs iront jusqu’au bout.

L’équipe Peugeot-Wolber écrase largement ses concurrentes, avec onze victoires d’étape et huit de ses coureurs parmi les dix premiers du classement général : le maillot jaune, le Belge Philippe Thys, les Français Henri Pélissier (2e) et Jean Alavoine (3e), Gustave Garrigou (5e) et Émile Georget (6e), les Belges Firmin Lambot (8e) et Louis Heusghem (10e), ainsi que le Luxembourgeois François Faber (9e) ; les Belges Jean Rossius – équipe Alcyon-Soly – et Alfons Spiessens – J.B. Louvet-Continental – prenant les 4e et 7e places.

La presse s’en fait naturellement le relais :

Notons en passant que c'est la sixième fois que Peugeot triomphe dans le Tour de France, après l'avoir disputé sept fois, et que notre grande marque s'attribue également les deux challenges – celui de la Vie au Grand Air et celui des Annales – dont est dotée l'épreuve.

Ce n'est évidemment pas le hasard qui a amené cette série ininterrompue de victoires, et qui a donné les premières places aux coureurs de Peugeot : si les hommes qui montent ces merveilleuses bicyclettes sont de beaux athlètes qu'il faut féliciter, la bicyclette Peugeot, qui leur permit une victoire si complète, est l'instrument de cette gloire sportive, instrument remarquable entre tous, qui par la douceur idéale de ses roulements a permis aux coureurs d'arriver frais et dispos.

Le Petit Journal, 27 juillet 1914.

Le Tour de France cycliste

Portrait de Philippe Thys extrait du Petit Parisien.

Le Petit Parisien, 27 juillet 1914.

Philippe Thys est le vainqueur de cette colossale épreuve

Il y a un mois, 150 coureurs cyclistes ayant plus ou moins de valeur, ayant aussi plus ou moins d'ambitions ou d'espérances, quittaient Paris pour entreprendre le tour de France, la colossale épreuve de près de 5 500 kilomètres organisée par notre confrère l'Auto.

Sous le soleil cuisant, puis sous les averses, par les plaines et les monts, ces hardis athlètes s'en furent, se livrant d'homériques batailles.

Il y eut des morts – pas dans le sens tragique du mot, cependant – et des blessés, et, parmi la vaillante phalange, cinquante-cinq braves, que n'avaient fait reculer ni les intempéries ni les duretés d'un itinéraire tourmenté à plaisir, se trouvaient hier à Dunkerque, pour se livrer l'ultime combat sur la dernière étape, celle qui devait, en les amenant à Paris, se terminer par l'apothéose.

La dernière étape

Le départ leur fut donné à 3 heures 30 du matin.

Les conditions atmosphériques étaient déplorables. Un fort vent debout, qui, par la suite, s'agrémenta de pluie, de grêle même, vint augmenter la difficulté de leur tâche.

Mais ils en avaient vu bien d'autres.

Aussi foncèrent-ils vaillamment dans la direction de la capitale.

Néanmoins, malgré toute leur énergie, leur allure fut ralentie, et c'est avec un retard sensible sur l'horaire qu'ils passèrent aux divers contrôles.

C'est ainsi qu'ils furent signalés à Calais à 5 h 33, à Abbeville à 10 h 30, et enfin à Beauvais à 1 h 37.

Dans cette dernière ville, 35 coureurs étaient encore ensemble.

Peu à peu, cependant, le peloton se désagrégea, et, aux portes de Paris, à Saint-Germain, le groupe de tête ne comptait plus que six hommes.

Portrait d'Henri Pélissier extrait du Petit Parisien

Le Petit Parisien, 27 juillet 1914

Finalement, les arrivées eurent lieu au vélodrome du Parc-des-Princes (340 kilomètres), dans cet ordre :

1. Pélissier, sur bicyclette Peugeot, pneus Wolber, en 13 h 3 mn ;

2. Rossius, 3. Brocco, 4. Thys, à une longueur

5. Trousselier ; 6. F. Faber ; 7. Egg ; 8. Godivier ; 9. Duboc ; 10. Munro ; 11. Alavoine ; 12. Georget ; 13. Garrigou ; 14. Kirckam ; 15. Scieur ; 16. Charron ; 17. Baumler ; 18. Spiessens ; 19. Ernest Paul ; 20. Christophe ; 21. Ménager ; 22. Vandenberghe ; 23. Cruchon ; 24. Erba ; 25. Bertarelli ; 26. Tuytten ; 27. Tïberghien ; 28. Botte ; 29. Harquet ; 30. Deloffre ; 31. Borgarello ; 32. Alpini ; 33. Pratesi.

Le classement général

Le classement général du Tour de France – par addition de temps – est le suivant :

1. Philippe Thys, sur bicyclette Peugeot, pneus Wolber, en 200 h 20 mn 55 s.

2. Pélissier, en 200 h 22 mn 45 s.

3. Alavoine, 4. Rossius, 5. Garrigou, 6. Georget, 7. Spiessens, 8. Lambot, 9. Faber, 10. Heusghem, 11. Christophe, 12. Ernest Paul, 13. Botte, 14. Egg, 15. Scieur.

Dans la catégorie « isolés », c'est-à-dire coureurs ayant accompli le tour de France sans aide extérieure, c'est Botte qui prend la première place, suivi de Tuytten, Everaerts, Pratesi, Deloffre, etc.

Le Petit Parisien, 27 juillet 1914.

L'ultime bataille

Le dernier départ

Dunkerque, 26 juillet. Le temps est assez beau ; le vent violent gênera certainement les coureurs, mais ces derniers ont la ferme intention d'en mettre un bon coup, c'est dire que la lutte sera vive.

Après les formalités préliminaires remplies, le peloton des cinquante-cinq survivants a été conduit au quai Saint-Omer où a été donné le départ à 3 h 30 précises.

Tous ensemble

Calais, 26 juillet. – Il y a foule énorme depuis quatre heures au contrôle installé boulevard de l’Égalité. Le peloton de tête comprenant près de cinquante concurrents passe à 5 h 33, en retard sur l'horaire. Il fait un violent vent debout.

Le premier isolé passé trois minutes plus tard.

Faber mène devant les deux favoris

Wissant, 26 juillet. – Le peloton de tête des Tours de France, emmené par François Faber, suivi de Pélissier, Heusghem et Thys, est passé ici à Wissant (61 km. de Dunkerque, à 279 kil. de Paris), à 6 h 35 ; le second peloton, comprenant cinq coureurs, est arrivé à 6 h 42.

Encore quarante !

Boulogne-sur-Mer, 26 juillet. – C'est la cohue au Café de la Plage, en face le monument Saint-Martin, à Boulogne (82 kil. de Dunkerque, à 258 kil. de Paris), où est installé le contrôle du Tour de France, par l’actif Malsan. De chaleureuses acclamations éclatent lorsqu'à 7 h 17, le peloton de tête, emmené par Brocco, fait son apparition.

Quarante coureurs sont encore ensemble ; aussi Desgrange prend-il la sage décision de supprimer la signature. Thys, Pélissier, Rossius, Garrigou et Faber sont en tête du lot, derrière Brocco, Les coureurs se plaignent du vent debout qui souffle avec violence.

II répare et repart

Étaples, 26 juillet. – Le premier peloton comprenant une trentaine de coureurs, emmenés par Faber et Pélissier passe ici à Étaples (107 kil. de Dunkerque, à 233 kil. de Paris), à 8 h 21. Le coureur italien Borgarello ayant sa roue cassée s'arrête et ne repart qu'à 8 h 35.

Le lot diminue

Montreuil-sur-Mer, 26 juillet. – Comme tous les ans il y a foule à Montreuil (120 kil. de Dunkerque, à 220 kil. de Paris), pour assister au passage des "Tour de France". Le premier peloton, comprenant vingt-trois coureurs est passé à 8 h 50. Rossius, Garrigou, Pélissier, Thys et Faber étaient au commandement.

[…]

C'EST NOTRE GRANDE MARQUE NATIONALE PEUGEOT ET LA MAISON WOLBER QUI SORTENT VICTORIEUSES DE LA FANTASTIQUE RANDONNÉE QUI S'EST TERMINÉE TRIOMPHALEMENT CET APRÈS-MIDI AU PARC DES PRINCES EN PRÉSENCE D'UN PUBLIC ENTHOUSIASTE.

[…]

La Presse, lundi 27 juillet 1914.