Le roi George V visite fréquemment les troupes britanniques qui se battent en France. Il apparaît, comme ici, en compagnie du président français Raymond Poincaré et du général Foch. Outre le soutien apporté aux troupes, ces tournées d’inspection très médiatisées permettent surtout d’afficher l’alliance franco-britannique auprès des soldats et de la population.
Afin de renforcer cette amitié entre les peuples, Poincaré lui remet, le 25 octobre 1915, les insignes de la Grand Croix de la Légion d’honneur, lors d’un passage au château de Cercamp, siège de l’état-major de Foch entre le 23 juin et le 30 octobre.
Lors de la revue du 28 octobre suivant, le cheval du roi se cabre et fait tomber son cavalier. Souhaitant montrer l’exemple d’un souverain proche de ses combattants, George V refuse le repos recommandé par les médecins : il souffrira toute sa vie des nombreuses fractures occasionnées par la chute.
L'Entente cordiale
M. Poincaré et George V sur le front
Paris, 26 octobre. ̶ M. Poincaré, accompagné de M. Millerand, a quitté Paris dimanche, se rendant aux armées.
Lundi, le Président a rencontré le roi d’Angleterre et passé en revue avec lui quelques-unes des troupes britanniques dont il admira beaucoup la magnifique tenue ; il pria le Roi de leur transmettre ses vives félicitations.
Mardi le Roi est venu, en compagnie du prince de Galles, visiter deux de nos armées. Il a été reçu par le Président, le général Joffre et les généraux commandant les deux armées.
Le Roi assista au splendide défilé du corps colonial. Il se rendit ensuite à des observatoires d’artillerie et aux emplacements des batteries.
Avec l’assentiment de M. Poincaré, le Roi a remis aux généraux et au général Joffre un message de félicitations pour les troupes françaises.
M. Poincaré a décerné la croix de guerre au prince de Galles qui est resté sur le front depuis le début des hostilités.
L’Indépendant du Pas-de-Calais, jeudi 28 octobre 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 229/31.