Fermeture de la salle du centre Georges Besnier (site d'Arras)
Pour toute recherche dans les fonds qui y sont conservés (archives contemporaines), la consultation aura lieu dans la salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois, à Dainville. Deux levées sont organisées par semaine :
Pour une consultation de vos documents à partir du lundi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le jeudi précédent, à 12h ;
Pour une consultation à partir du mercredi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le mardi précédent, à 12h.
Le nombre de commandes est limité à 10 par jour et par personne. Le système de navette nécessitant une organisation rigoureuse et de nombreuses manipulations, il est essentiel de venir consulter les documents commandés avant la fin de la semaine, après quoi ils seront rangés.
Calais 1917. Le Brumaire sortant du port pour aller prendre son poste de garde dans le détroit. Photographie. Archives départementales du Pas-de-Calais, 43 Fi 161.
Calais 1917. Le Brumaire sortant du port pour aller prendre son poste de garde dans le détroit. Photographie. Archives départementales du Pas-de-Calais, 43 Fi 161.
Le 18 février 1915, l’Allemagne déclenche la guerre sous-marine en proclamant la destruction de tout navire ennemi le long des côtes britanniques et françaises
. Cette sommation fait suite au blocus maritime mis en place par les Alliés : pour affaiblir la puissance continentale ennemie, les flottes britanniques et françaises la privent d’approvisionnement extérieur par le nord et le sud. Ne pouvant rivaliser avec la Royal Navy, les Allemands préfèrent de petites frappes isolées au choc frontal d’escadres cuirassées.
À ce stade du conflit, seuls les navires de guerre sont torpillés. En effet, le code d’honneur interdit de s’en prendre aux civils et les navires de commerce sont ciblés seulement "par défaut", au canon et en surface, ce qui laisse le temps aux équipages d’évacuer les bâtiments.
Hélas, ce fair-play laisse bientôt place à des pratiques beaucoup moins honorables. En effet, les sous-marins étant plus visibles en surface et donc repérables, les U-Boots se mettent à torpiller en plongée. Si cette méthode permet d’éviter toute contre-attaque ennemie, elle ne laisse aucune chance aux équipages. Peu à peu, ces méthodes douteuses leur valent les foudres de l’opinion internationale, jusqu’au torpillage du Lusitania le 7 mai 1915 par le sous-marin allemand U-20, événement déterminant dans l’entrée en guerre des États-Unis aux côtés des Alliés.
La navigation dans le Pas-de-Calais
Les communications entre Paris et Londres, momentanément suspendues, sont rétablies depuis deux jours. Les paquebots de Boulogne à Folkestone font leur service la nuit, et les voyageurs sont aussi nombreux qu’en temps normal.
C’est par simple mesure de précaution, nous assure ce matin un des membres les plus distingués du bureau Véritas de Boulogne, que les horaires ont été modifiés, car aucun danger sérieux ne menaçait la malle franco-anglaise. La vitesse exceptionnelle de ces navires à turbines leur donnant toutes les chances d’échapper à l’attaque d’un sous-marin où à la rencontre d’une mine. Ce dernier engin de destruction ne saurait être utilisé avec chance de succès par les Allemands dans la partie la plus étroite du Pas-de-Calais en raison de courants violents qui existent sur les côtes françaises et anglaises. Sur une marée de 12 heures, les effets du flux et du reflux de chaque côté de la rive se font sentir pendant 8 heures. Une seule circonstance fortuite, comme par exemple un vent violent de l’est, pourrait annihiler les forces du courant qui remonte vers la mer du Nord. En temps normal et même en admettant que des bateaux portant pavillon neutre puissent à la faveur de la nuit, tromper la surveillance des alliés, et poser des mines, celles-ci seraient immédiatement balayées par les eaux.
Quant aux sous-marins qui opèrent très loin de leur centre de ravitaillement, ils n’ont à bord que 6 torpilles, et sont, de ce fait, excessivement économes de leurs munitions. Par temps calme, le périscope est facilement visible, de même que la traînée du navire sur une distance de 3 à 400 mètres. Par une mer agitée et avec un léger clapotis, ces traces disparaissent. Dans un endroit aussi facilement surveillé que le Pas de Calais, les sous-marins ne remontent à la surface que la nuit pour renouveler leur provision d’oxygène, et surtout se ravitailler en renseignements grâce à la télégraphie sans fil dont ils montent rapidement l’appareil.
La nuit, du reste, le service que peut rendre le périscope devient presque nul ; or, comme le sous-marin doit être en plongée pour lancer la torpille, ceci explique pourquoi les compagnies de navigation ont décidé de ne marcher que la nuit, afin d’assurer le maximum de sécurité à leurs passagers.
W.P. (L’Écho de Paris)
La France du Nord, samedi 27 février 1915. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG16/91.