L’Histoire locale et les correspondances militaires
Si les communes et les paroisses ont leurs archives, précieuses pour l’histoire locale, les familles doivent avoir les leurs d’une valeur non moins grande.
Les enfants et les petits-enfants liraient avec un plaisir facile à comprendre ces documents de famille si on avait la précaution de les conserver avec soin.
Les correspondances sont une source précieuse de documents pour l’histoire locale. Au cours de leurs recherches, les travailleurs ont souvent déploré la disparition des lettres privées qui auraient fourni des renseignements importants perdus pour toujours.
Certaines correspondances, échangées au moment des événements par ceux qui en sont les témoins, peuvent n’avoir que peu de valeur pour la grande histoire nationale ; mais elles en offrent parfois une très grande pour l’histoire des communes, des paroisses, des familles.
Pour ce motif, il est à désirer que les familles s’appliquent à conserver soigneusement toutes les lettres échangées au cours de la guerre actuelle. Ces correspondances, même celles écrites en un style naïf et sans orthographe, peuvent procurer à l’histoire un double avantage :
- Elles donnent l’impression d’une réalité vivante, de faits, d’événements vécus, exposés par les témoins, tels qu’ils les ont vus.
- Elles renseignent, d’une façon significative, sur les idées, les sentiments, les jugements des familles, du public, en ces circonstances ; autant de choses précieuses pour ceux qui étudient l’histoire d’une époque, le caractère des événements, etc.
Il est un autre motif de ne pas laisser perdre ces correspondances échangées depuis le début de la guerre, entre les soldats d’une part, les parents et les amis d’autre part ; c’est que plus tard, si elles sont bien conservées, elles deviendront une sorte de reliques très précieuses pour les descendants.
En effet, les parents et les amis, les enfants et les petits-enfants reverront, avec une douce émotion, ces cartes, ces correspondances, ces bouts de papier, ces morceaux de carton souvent maculés de boue, parfois peut-être de sang, écrits dans les casernes de dépôt, en chemin de fer, dans les tranchées, dans les bivouacs, sous les balles, au son du canon, dans les prisons de l’Allemagne, dans les vallées ou sur les montagnes de la Serbie, etc. par leurs pères, grands-pères, oncles, frères, amis, donnant mille détails pleins d’intérêt sur leur vie militaire et les événements de la guerre.
Oui, oui, que les familles gardent soigneusement, au bon endroit de leur maison, toutes les lettres échangées avec les soldats, depuis la déclaration de la guerre. Qu’elles y ajoutent aussi les photographies reçues des militaires au cours de la campagne. Alors le trésor familial sera complet.
meg
Excellent site
Le 13 janvier 2022 à 15h42