Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture au public

Le déménagement des Archives départementales du Pas-de-Calais débute le 1er septembre 2025, pour une durée de plusieurs mois. À compter du 15 août, les salles de lecture seront fermées au public. Nous espérons pouvoir vous accueillir à nouveau dans la salle de lecture de notre nouveau bâtiment, au n° 5 rue du 19-mars-1962 à Dainville, au cours du premier trimestre 2026, sous réserve de l’avancement du transfert des collections.

Les recherches par correspondance seront également impactées par cette opération. Pour en savoir plus, consultez la page dédiée

Les « coups de main », autre facette de la guerre

L’expression de "coup de main" recouvre des opérations de petite envergure entreprises sur un front réduit par des effectifs limités et sur une courte période. Certains les qualifient également de "nettoyage de tranchées".

À la différence des assauts qui visent à gagner du terrain, leur but principal est d’arracher des renseignements grâce notamment à la capture de prisonniers.

Parallèlement, ils peuvent être également considérés comme des attaques préventives visant à affaiblir l’adversaire et à se prémunir ainsi contre de potentielles attaques qu’il pourrait engager. Dans le même ordre d’idées, ils permettent de contrarier les plans de l’ennemi en ralentissant la préparation de sa stratégie militaire.

Ces opérations sont très fréquentes, mais leur intensité varie selon les périodes et les secteurs. Dans le Pas-de-Calais où le front semble figé, les coups de main sont monnaie courante. Ils participent pleinement à cette guerre d’usure destinée à agir sur le moral de l’ennemi. Après le chemin des Dames en 1917, Pétain ordonne un recours accru à ce genre de pratiques, afin d’user l’adversaire avec le minimum de pertes .

Enfin, ces actions permettent d’entretenir la motivation des troupes en maintenant une atmosphère de combat sur les fronts jugés trop calmes.

Une série de "coups de main" anglais

Nos alliés recommencent leurs incursions dans les lignes ennemies

Nord de la France, 3 octobre  ̶  De nouveau, les communiqués anglais nous entretiennent des "coups de main" que les troupes britanniques exécutent à l’improviste sur divers points du front allemand.

On sait en quoi consistent ces actions, qui, bien que toutes locales et menées avec des effectifs restreints, inquiètent visiblement l’ennemi.

Une forte patrouille, comprenant généralement une demi-compagnie, profite du crépuscule pour se glisser hors de ses retranchements : elle s’insinue en rampant jusqu’à proximité des lignes adverses et là attend le moment favorable pour surprendre l’ennemi. À un signal convenu, les hommes bondissent, attaquent les Allemands à coups de grenades, pénètrent dans la tranchée, raflent ceux qui se rendent, tuent ceux qui résistent, détruisent le matériel, bouleversent l’organisation, et, cette besogne achevée, rentrant sans hâte dans leurs lignes, ramenant leurs prisonniers et souvent des mitrailleuses. Ils rapportent en outre des renseignements précieux.

Il ne faut pas oublier que c’est de cette façon qu’avant le 1er juillet, date à laquelle débuta l’offensive de la Somme, les Anglais tâtèrent le terrain sur tout le front d’attaque actuel.

Après une assez longue interruption, les "raids" britanniques viennent de recommencer. On en signale dans les secteurs d’Ypres, de Neuve-Chapelle, de Neuville-Saint-Vaast, de Laventie. La poussée du 30 septembre a été marquée à elle seule par seize de ces coups de main rapides auxquels le caractère sportif des Anglais s’adapte merveilleusement. Un lieutenant appartenant à une équipe de football très connu en Angleterre disait ces jours-ci, pariant d’un "raid" exécuté dans des conditions très brillantes :

Nous avons avant-hier marqué un splendide essai à Vimy .

Les récents coups de main signalés par les communiqués ont donné d’excellents résultats ; d’une part, des incursions dans les lignes ennemies ont permis d’établir d’une façon précise les forces que nos alliés ont devant eux, particulièrement sur le front d’Artois ; d’autre part, des pertes sérieuses ont été infligées aux Allemands, avec des dommages insignifiants pour les assaillants.

C’est ainsi qu’un "raid" exécuté le 29 près de Neuville-Saint-Vaast n’a couté que seize hommes aux Anglais. Or, il résulte du rapport de l’officier qui commandait le détachement et des déclarations des prisonniers, qu’une compagnie bavaroise a été mise tout entière hors de combat. Après un très vif combat à la grenade et à la baïonnette, les 25 survivants de la compagnie se rendirent. Les Anglais emmenèrent en outre six mitrailleuses ; ils avaient auparavant détruit les stocks de munitions dissimulés dans les abris de la tranchée.

Le Télégramme, jeudi 5 octobre 1916. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG9/26.