Nurses
Un personnel nombreux et capable a été affecté aux hôpitaux militaires anglais. Les docteurs sont secondés par les infirmiers et les nurses. Depuis bientôt deux ans, la silhouette des nurses est connue en France. Au début, ces gardes-malades professionnelles arrivaient des grands hôpitaux de Londres, mais la guerre a provoqué de nombreuses vocations et inspiré le dévouement dans toutes les classes de la société.
Avant d’être admises dans les camps établis sur le continent, les nurses font des études de médecine et doivent subir des examens. Durant six mois, elles sont mises en observation dans des hôpitaux civils de la métropole et celles dont les forces physiques ne sont pas jugées suffisantes ou qui ont un caractère trop léger sont éliminées.
Les autres sont autorisées à prêter le serment du service du roi et à contracter un engagement pour la durée de la durée de la guerre. Ce sont des volontaires militarisés au même titre que les soldats anglais qu’elles vont soigner. Elles vivent sous des tentes confortables, dans des quartiers séparés, et disposent d’une journée de repos par semaine. Ces infirmières, qui sont des marcheuses intrépides, passent leurs heures de loisir à faire du "footing" dans la campagne ; moins coquettes que les Françaises, elles aiment cependant à faire des emplettes dans nos magasins et sont, pour les fleuristes en particulier, d’excellentes clientes. De santé robuste, préservées par des vêtements spéciaux, les nurses contractent rarement les maladies épidémiques au chevet des infectieux.
Comme on le voit, ces renseignements sont de nature à rassurer complètement la population civile des régions occupées par les troupes.
Toutes les précautions ont été prises afin d’éviter la propagation des maladies contagieuses. Comme pour toutes les autres choses de la guerre, la situation s’est beaucoup améliorée et il n’est plus question, comme l’avait fait l’année dernière le service sanitaire français, d’installer des contagieux au Kursaal, en plein centre d’une grande ville comme Boulogne.
Les malades français se trouvent maintenant dans d’aussi bonnes conditions, en dehors de la ville, sur les hauteurs de Saint-Martin, que leurs frères d’armes anglais sur les falaises de la Crèche. ̶ (Dépêche).