Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture de la salle du centre Georges Besnier (site d'Arras)

Pour toute recherche dans les fonds qui y sont conservés (archives contemporaines), la consultation aura lieu dans la salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois, à Dainville. Deux levées sont organisées par semaine :

  • Pour une consultation de vos documents à partir du lundi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le jeudi précédent, à 12h ;
  • Pour une consultation à partir du mercredi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le mardi précédent, à 12h.

Le nombre de commandes est limité à 10 par jour et par personne. Le système de navette nécessitant une organisation rigoureuse et de nombreuses manipulations, il est essentiel de venir consulter les documents commandés avant la fin de la semaine, après quoi ils seront rangés.

La commande se fait via notre formulaire de contact.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

La circulation des billets émis par les chambres de commerces

Billet sur lequel on lit : "Bon au porteur de 10 francs".

Papier-monnaie émis par la Chambre de commerce de Calais pendant la guerre de 1870. Photographie découpée. Archives départementales du Pas-de-Calais, 43 Fi 386.

Pour faire face à la déclaration de guerre, en août 1914, la réaction du point de vue monétaire a été rapide : dès le 5 août, un décret instaure le cours forcé du franc, permettant de préserver la valeur de la monnaie. Les billets de banque sont reçus comme monnaie légale par les caisses publiques et les particuliers et, jusqu’à nouvel ordre, la banque est dispensée de l’obligation de les rembourser en espèces.

C’est donc l’arrêt de la convertibilité du billet en or pour préserver le stock d’or dont dispose la Banque de France. Très vite, celle-ci imprime et fournit ses succursales en petites coupures de 20 et 5 francs, afin de prévenir un éventuel manque de monnaie métallique.

Ces mesures se révèlent malgré tout insuffisantes, comme en témoignent les émissions de billets de nécessité réalisées dans différentes villes dès la fin du mois d’août 1914.

Pour répondre aux besoins de la population ou au règlement de certaines allocations, certaines municipalités et entreprises émettent en effet des monnaies privées, autorisées et acceptées dans un rayon variable selon l’émetteur. Pour régulariser ce désordre financier, les chambres de commerce décident de prendre en charge leur émission sur l’ensemble du territoire. Si ces émissions sont plus tolérées que véritablement encadrées par la loi, sur un plan strictement financier, elles ne correspondent pas à une création monétaire réelle, mais à un fractionnement de valeurs légales déposées officiellement auprès de la Banque de France et de ses succursales régionales.

Émises massivement pendant toute la durée du conflit, les monnaies de substitution sont acceptées régionalement, voire parfois même nationalement. Elles cesseront en 1922.

Dans le Pas-de-Calais, il s’agit essentiellement de monnaie papier. Les émissions des chambres de commerce sont :

  • soit individuelles : chambres de commerce d’Arras (imprimerie Malfait et Cie d’Arras), Béthune (imprimerie Richard de Paris), Boulogne-sur-Mer (imprimeur non indiqué), Calais (imprimerie B. Arnaud-Lyon et Paris ; imprimerie Roy et Valade d’Amiens) et Saint-Omer (imprimerie Richard de Paris) ;
  • soit collectives avec des émissions du Premier Groupement économique régional des chambres de commerce du Nord et du Pas-de-Calais, regroupant outre les cinq chambres de commerce du Pas-de-Calais, les neuf chambres de commerce du Nord (Lille, Avesnes, Cambrai, Douai, Dunkerque, Valenciennes, Tourcoing, Roubaix et Armentières).

Les communes de la zone occupée par l’ennemi ont émis des bons communaux, certains rédigés à la main ou faits à partir d’un cachet encreur, et même signés manuellement par certaines autorités municipales (le maire de la commune, la plupart du temps).

Certaines entreprises émettent également des billets de nécessité : ainsi, pour la compagnie des mines de Lens, la compagnie des mines de Carvin, la société des houillères de Liévin, ou encore la société des aciéries de France à Isbergues.

On constate ainsi que des billets de différents émetteurs peuvent circuler au même moment dans une même ville : ont peut, par exemple, trouver à Lens les billets de la ville, ceux de la chambre de commerce d’Arras, de la société des mines de Lens, de l’émission collective de bons communaux de l’arrondissement de Douai et de la région de Carvin, mais aussi les billets du Premier Groupement économique régional des chambres de commerce du Nord et du Pas-de-Calais, et ceux de la Mutuelle commerciale de Lens.

La circulation des billets émis par les Chambres de commerce 

M. Géo Gérard, député, avait adressé au ministre des Finances une question écrite au sujet des conditions dans lesquelles l’acceptation des coupures émises par les chambres de commerce était effectuée en dehors de la circonscription de la chambre émettrice.

M. Ribot vient de répondre de la façon suivante :

  1. L’acceptation de bons portant la signature de telle ou telle chambre de commerce ne peut être imposée que dans l’étendue de la circonscription de la compagnie. Il est nécessaire, en effet, que la forme de ces bons et les signatures dont ils sont revêtus soient connues de ceux qui les reçoivent. On ne peut obliger toutes les caisses publiques à connaître tous les modèles émis jusqu’à ce jour ou à se livrer à une vérification qui serait de nature à retarder les payements.
  2. Il ne peut être question de donner cours égal aux bons de monnaie et il ne semble pas qu’il y ait lieu d’autoriser la Banque à émettre elle-même des billets d’appoint qui auraient cours sur l’ensemble du territoire. Il paraît préférable de s’en tenir aux émissions faites par les chambres de commerce qui ont un caractère local comme les difficultés auxquelles il s’agit de remédier.

Le Télégramme, lundi 5 février 1917. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 9/27.