Archives - Pas-de-Calais le Département
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Fermeture de la salle du centre Georges Besnier (site d'Arras)

Pour toute recherche dans les fonds qui y sont conservés (archives contemporaines), la consultation aura lieu dans la salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois, à Dainville. Deux levées sont organisées par semaine :

  • Pour une consultation de vos documents à partir du lundi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le jeudi précédent, à 12h ;
  • Pour une consultation à partir du mercredi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le mardi précédent, à 12h.

Le nombre de commandes est limité à 10 par jour et par personne. Le système de navette nécessitant une organisation rigoureuse et de nombreuses manipulations, il est essentiel de venir consulter les documents commandés avant la fin de la semaine, après quoi ils seront rangés.

La commande se fait via notre formulaire de contact.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

Recrutement et préparation militaire

Photographie noir et blanc montrant une photographie de groupe de soldats.

Collection particulière. Archives départementales du Pas-de-Calais, 5 Num 01 40/53.

Lorsqu’est décrété l’ordre de mobilisation en août 1914, les classes de 1911 à 1913, celles de réserve, mais également les classes de la territoriale et les classes de réserve de la territoriale sont les premières à être appelées sous les drapeaux. La loi du 7 août 1913, qui avait allongé la durée de la conscription à trois ans et avait provoqué de houleux débats à l’Assemblée, avait permis le recensement et l’examen de plus de 300 000 jeunes en 1914. En octobre, les deux tiers étaient déjà incorporés. En tout, l’armée française dispose à cette date d’un effectif de 820 000 soldats.

Malgré l’augmentation de ces contingents, il faut sans cesse trouver de nouvelles recrues pour alimenter l’énorme machine de guerre. Avec l’allongement de la durée du conflit, le gouvernement et l’armée prennent ce problème très au sérieux. Dès l’hiver 1914-1915, on fait appel aux classes par anticipation et l’armée met en place une politique de recrutement intensif. La classe 1914 arrive ainsi deux mois avant la date prévue, tandis que les classes 1916 à 1919 vont être mobilisées avec plus d’un an et demi d’avance sur la date initiale.

Car la conscription est le premier rouage des mesures imaginées pour enrôler de nouveaux soldats. En quatre ans, elle rassemble plus de 8 millions d’hommes, des classes 1887 (appelées entre mars et août 1916) à 1919 (appelées en avril 1918). La quasi-totalité des recensés sont recrutés, soit près d’1,8 million de soldats des classes 1914 à 1919. Alors que le recensement et l’examen des conscrits s’étalaient sur près de six mois en temps de paix, ils durent à peine trois mois désormais. Une fois enrôlés, les jeunes gens reçoivent une formation accélérée et sont envoyés au front.

Afin de hâter le processus de recrutement intensif, l’État met également en place une politique de récupération des exemptés, réformés et ajournés. Les conseils de révision se multiplient au fil des années. Et même ceux jugés inaptes au combat sont mis à contribution et placés dans des postes administratifs du service auxiliaire.

Enfin, l’engagement volontaire est fortement encouragé pour faire face à la crise des effectifs. Il concerne les adolescents, d’anciens réformés ou encore des vétérans. Des campagnes de propagande sont menées pour sensibiliser les civils, surtout auprès des jeunes, futurs soldats de demain. Afin d’anticiper la durée de leur formation, on organise des séances d’instruction et de préparation militaire ouvertes à tous. Durant ces séances, les formateurs insistent sur les valeurs patriotiques, déjà présentes dans les programmes scolaires depuis la défaite de 1870. La grandeur de l’armée française est mise en avant, de même que l’honneur de servir dans ses rangs. Le maniement des armes peut également être envisagé, même si celui-ci s’est déjà largement démocratisé avec la multiplication des sociétés de tir et de préparation militaire.

À partir de 1915 et jusqu’en 1918, on observe une augmentation du recrutement volontaire. Ce phénomène surprenant s’explique notamment par la possibilité qu’ont les engagés de bénéficier de certains avantages, comme le choix de l’arme d’incorporation. Les hommes ont compris que le taux de mortalité variait selon le type d’arme utilisée. Au début de la guerre, l’infanterie culmine en tête des demandes. Mais l’arrivée de nouvelles techniques et tactiques militaires modifient profondément les aspirations des recrues. En 1918, l’armée de mer et l’artillerie deviennent ainsi les plus populaires. 

Boulogne, le 26 juin 1917,

À Messieurs les sous-préfets et maires du département,

M. le Ministre de la Guerre se préoccupe activement de l’organisation et du fonctionnement de la préparation militaire en temps de guerre. Des instructions viennent d’être adressées à ce sujet aux généraux commandant les régions et de m’être communiquées.

Je profite de cette circonstance pour appeler toute votre attention sur le but patriotique de cette œuvre.

Il est indispensable que notre jeunesse soit préparée par un entraînement régulier aux devoirs militaires que la France exige de tous ses enfants et qui s’imposent plus impérieusement que jamais dans les circonstances présentes.

Donner à la jeunesse un corps sain et un esprit vigoureux, tel doit être sans cesse l’objectif de tous ceux qui aiment leur pays et désirent sa grandeur.

Il n’est pas douteux que votre collaboration à cet égard peut être des plus efficaces ; aussi est-il indispensable qu’elle s’exerce le plus possible d’une manière très active et que vous apportiez toute votre influence et les moyens dont vous disposez à la réalisation du but national poursuivi.

Je ne saurais donc trop insister pour vous prier notamment d’engager les jeunes gens, surtout ceux appartenant à la première classe à appeler sous les drapeaux, à fréquenter les séances d’instruction qui auront lieu dans des centres que l’autorité militaire organise actuellement. Vous voudrez bien également, le cas échéant, donner, sur leur demande, aux officiers qui en sont chargés, tous les renseignements nécessaires pour l’organisation de ces centres.

Je me tiens du reste à votre disposition pour vous fournir toutes les explications pouvant vous être utiles au sujet de cette œuvre dont l’importance ne vous échappera pas.

Le préfet,
L. Briens 

Recueil des actes administratifs de la préfecture, année 1917, n° 12, p. 222. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 K 70.