Archives - Pas-de-Calais le Département
Les informations contenues dans cette page ne sont valables avec certitude que jusqu'à cette date et heure.

Fermeture de la salle du centre Georges Besnier (site d'Arras)

Pour toute recherche dans les fonds qui y sont conservés (archives contemporaines), la consultation aura lieu dans la salle de lecture du Centre Mahaut-d’Artois, à Dainville. Deux levées sont organisées par semaine :

  • Pour une consultation de vos documents à partir du lundi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le jeudi précédent, à 12h ;
  • Pour une consultation à partir du mercredi matin, la commande des cotes doit être passée au plus tard le mardi précédent, à 12h.

Le nombre de commandes est limité à 10 par jour et par personne. Le système de navette nécessitant une organisation rigoureuse et de nombreuses manipulations, il est essentiel de venir consulter les documents commandés avant la fin de la semaine, après quoi ils seront rangés.

La commande se fait via notre formulaire de contact.

Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée et vous remercions par avance de votre compréhension.

Clemenceau visite le Pas-de-Calais

Photographie noir et blanc montrant un groupe d'hommes sur une place.

Visite de Clemenceau à Arras. Photographie, 10 août 1919. Archives départementales du Pas-de-Calais, 110 J 26.

Dès 1915 et durant toute la durée de la guerre, Georges Clemenceau multiplie les visites de soutien aux soldats sur le front (une cinquantaine en tout). Malgré ses nouvelles responsabilités de président du Conseil depuis novembre 1917, il ne renonce pas à ces tournées et en profite pour remobiliser les troupes et entretenir leur moral. Il jouit d’une très grande popularité auprès d’elles comme de l’opinion publique, et n’hésite pas à s’approcher au plus près des zones de combat, parfois même au péril de sa vie. 

Fin février 1918, il effectue ainsi un déplacement sur le front britannique, dans le Pas-de-Calais, et fait halte dans plusieurs villes sinistrées du département, prodiguant, à cette occasion, aux chefs et aux soldats ses vives félicitations et à la population civile des paroles de réconfort et d’espoir .

Monsieur Clemenceau sur le front britannique

M. Clemenceau est arrivé le 24 février dans l’après-midi sur le front de l’armée britannique. Il a été l’hôte à dîner de Sir Douglas Haig, commandant en chef des forces britanniques.

Le 25 février, dès 8 heures du matin M. Clemenceau s‘est mis en route. Il a visité le front britannique du nord au sud, s’intéressant aux organisations de l’armée, traversant les villes, les villages bombardés, prodiguant aux chefs et aux soldats ses vives félicitations et à la population civile des paroles de réconfort et d’espoir.

M. Clemenceau a traversé de la sorte, Béthune, Nœux-les-Mines, Souchez, Ablain-Saint-Nazaire, dont il tint à visiter le cimetière militaire français, puis M. Clemenceau fit l’ascension de la cote 145 plus connue sous le nom de Moulin de Vimy.

De cette position, brillamment enlevée par les Canadiens le 7 avril 1917, M. Clemenceau a contemplé longuement la ville de Lens et le pays minier encore aux mains de l’ennemi.

Enfin M. Clemenceau se rendit par Neuville-Saint-Vaast, autre nom cher à des milliers de Français, à Arras, où il a été reçu avec les honneurs militaires par les autorités britanniques et par la municipalité.

M. Clemenceau remporte de sa visite au front britannique une impression réconfortante. Nous pouvons dire que l’honneur de sa visite a été hautement apprécié des Alliés qui ont été particulièrement frappés par la vigueur et la bonne humeur de leur hôte.

La France du Nord, jeudi 28 février 1918. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 16/98.

Considérant comme cruciale la coordination entre les deux armées alliées, il est l’un des partisans de la première heure d’un commandement unique. Face au danger des attaques allemandes visant, entre autres objectifs, à séparer les armées françaises et britanniques, il réussit à faire entendre sa voix lors de la réunion interalliée du 26 mars 1918 à Doullens. Les représentants respectifs des deux gouvernements et les états-majors décident alors d’unir leurs forces et d’en confier le commandement au général Foch.

Monsieur Clemenceau à Béthune

M. Clemenceau a visité Béthune lundi matin.
En prenant congé des autorités civiles et militaires, le Président du Conseil a annoncé qu’il avait l’intention d’accorder la Légion d’Honneur à la ville de Béthune qui a bien mérité de la Patrie.        

Après son retour à Paris, M. Clemenceau a rendu compte de ses impressions sur la visite qu’il vient de faire sur le front.

"Mon impression ? Excellente. J’ai passé toute la journée du dimanche sur le front belge où le chef d’état-major général m’a conduit dans les secteurs les plus intéressants. Je n’avais pas vu l’armée belge depuis trois ans. J’ai eu plaisir de constater et je tiens à le répéter combien son moral est élevé.
Cette armée est toute entière reconstituée, et décidée à défendre jusqu’à la mort les lambeaux du territoire et le petit coin de patrie qui lui restent.
Ce matin et cet après-midi j’ai visité le front portugais et le front britannique.
Les troupes portugaises souffrent quelque peu de l’âpre bise qui vient des dunes et des marécages. Dans quelques semaines, ce seront les beaux jours et la vaillante petite armée portugaise saura renouveler les exploits qu’elle a déjà accomplis dans d’autres secteurs.
Quant aux armées britanniques, je ne saurais jamais assez louer leur tenue et leur moral. Partout l’état des organisations défensives est admirable, nos amis attendent avec une impatience… flegmatique le formidable choc annoncé par les Allemands et qui, d’après eux, ne saurait tarder très longtemps.
Je tiens à signaler tout particulièrement l’harmonie parfaite qui existe entre les hauts commandements alliés.
Dites aussi avec quelle chaleur et quel enthousiasme le chef du gouvernement français a été accueilli par toutes les populations du front du nord et avec quelle sérénité elles supportent les horreurs quotidiennes de la guerre.
Je ferai connaître demain matin au conseil des ministres les impressions d’absolu réconfort que j’emporte de ma courte visite". 

La France du Nord, jeudi 28 février 1918. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 16/98.