Pour raison de service, la salle de lecture du centre Mahaut-d'Artois sera exceptionnellement fermée ce jeudi 12 juin 2025 de 09h à 13h.
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Fermeture exceptionnelle jeudi 12 juin 2025 au matin
Effroyables catastrophes
Galerie photos
Dès ses débuts, la circulation des trains nécessite la mise en place de moyens de signalisation pour éviter que deux trains circulant sur une même ligne ferroviaire ne se rencontrent. Ce rôle est d’abord confié à des hommes chargés d’effectuer des signaux à bras le long de la voie.
Plusieurs accidents spectaculaires et l’augmentation de la vitesse des trains conduisent à des progrès techniques liés à la sécurité qui ont considérablement limité les catastrophes.
Deux tristement célèbres accidents ont permis de tirer des enseignements :
- celui du 4 mai 1842 à Meudon, sur la ligne de Versailles, qui fait 55 morts dont l'amiral Dumont d'Urville,
- et surtout dans le Pas-de-Calais, celui du 8 juillet 1846 à Fampoux près d'Arras, où on dénombre 14 morts et 18 blessés.
Rencontre de deux trains sur la ligne du Nord, à 150 mètres de la gare d'Arras le 7 février (d'après le croquis de M. Desavary-Dutilleux). Archives départementales du Pas-de-Calais, 4 Fi 4221.
Une statistique portant sur les années 1840-1850 attribue les causes d'accident pour :
- 56 % à des tamponnements,
- 18 % des ruptures d'essieu,
- 14 % des ruptures de rail,
- 5 % des erreurs d'aiguillage,
- 3 % des obstacles sur la voie,
- 3 % des animaux,
- 1 % l'explosion de la locomotive.
Les progrès techniques liés à la sécurité ont considérablement limité ces accidents dans la deuxième moitié du siècle.
"Chemin de fer du Nord. Catastrophe de Fampoux", lithographie par Félix Robaut. Archives départementales du Pas-de-Calais, 4 J 486/25.
Le 8 juillet 1846, le train de la ligne Paris-Lille déraille en passant sur un remblai de la vallée de la Scarpe. Les wagons tombent dans le marais faisant 14 morts.
Cette lithographie illustre, à la manière d'un reportage, ce qui fut la seconde grande catastrophe ferroviaire de l'histoire du chemin de fer français. L'auteur reconstitue minutieusement la scène du déraillement, décrit la position des wagons après leur chute dans une ancienne tourbière et l'arrivée des secours ; une représentation analogue, signée de F. Robaut, parut le lendemain de l'accident dans le supplément du Mémorial de la Scarpe. En bas, sous forme de vignettes, figurent le plan des lieux et deux vues montrant l'extérieur et l'intérieur de la chambre mortuaire.
Catastrophe de Fampoux. Chemin du Nord, 8 juillet 1846. Dessin de Auguste Demory, Lithographie par Auguste Deroy, imprimerie de Lemercier, Paris. Archives départementales du Pas-de-Calais, 4 J 486/26.
Le 8 juillet 1846, un train de la compagnie du chemin de fer du Nord déraille près de Fampoux alors qu’il franchit un viaduc construit sur la Scarpe. À son bord se trouvent 220 passagers. Treize wagons sont précipités hors de la voie. Certains se trouvent propulsés contre un talus bordant le marais, tandis que d’autres tombent dans l’étang situé en contrebas. On dénombre quatorze victimes et de nombreux blessés, dont cinq grièvement. Des ouvriers des ateliers d’Alexis Hallette viennent prêter main-forte et les habitants de Fampoux recueillent chez eux les blessés.
Cet accident est resté tristement célèbre, comme l’un des premiers survenus depuis la création du chemin de fer en France et quelques jours seulement après l’inauguration et l’ouverture de la ligne Paris-Lille.
Pour en savoir plus, voir l'anniversaire La catastrophe ferroviaire de Fampoux
Charles Desavary, Accident de chemin de fer le 7 février 1864, épreuve sur papier albuminé d'après négatif verre (timbre sec du photographe). Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 Fi 834.
Le 7 février 1864, Charles Desavary, photographie la collision entre deux trains sur la ligne du Nord survenue à 150 mètres de la gare d'Arras.
![Document dactylographié sur lequel on lit : "Gendarmerie nationale. Région. Compagnie du Pas de Calais. Section des recherches d’Arras. Procès-Verbal (crime) catastrophe de chemin de fer. 2ème expédition. Cejourd’hui trois décembre mil neuf cent quarante sept, nous soussignés, DEFURNE, OVIDE, Maréchal des logis Chef – GUIBELAIS, (Marcel) et BREELLE, Edmond, de la brigade des recherches d’Arras (Pas de Calais), rapportons les opérations suivantes, que nous avons effectuées agissant en uniforme et conformément aux ordres de nos Chefs. Le trois décembre 1947, à trois heures, informés téléphoniquement par les services de la gare d’Arras qu’un accident grave de chemin de fer venait de se produire sur la voie ferrée ARRAS –PARIS, sur le territoire de la commune d’Agny, nous nous sommes immédiatement rendus sur les lieux. Avant notre départ nous en avons avisé par téléphone Monsieur le Préfet du Pas de Calais, Monsieur le Procureur de la République à Arras et la Direction de la Police Judiciaire à Lille. Notre Commandant de Section également avisé par nos soins, s’est rendu immédiatement sur les lieux de l’accident en notre compagnie. Entre temps les sapeurs pompiers d’Arras, ainsi que les divers services de santé de la ville d’Arras étaient prévenus du lieu du sinistre pour porter les secours qui s’imposent. Constatations. A notre arrivée, nous constatons qu’un train venant de la direction d’Amiens est déraillé, formant un amas de fer tordu, de bois brisé et obstruant les deux voies ferrées. Après enquête succincte, nous apprenons qu’il s’agit du train postal n°347, quittant Paris à 22 heures 50 et devant arriver à ARRAS à 2 heures 21. Le train se composait de la locomotive, du tender, d’un fourgon de messageries, du fourgon du Chef de train, de sept voitures de voyageurs en bois, montées sur boggies, pesant chacune 32 tonnes et se décomposant comme suit : une voiture de 1ère et 2ème classe – une voiture de deuxième classe et cinq voitures de troisième classe – de cinq voitures postales métalliques, montées sur boggies et d’un fourgon. Vu et transmis [...]"](/var/satellites/storage/images/mediatheque/archives/decouvrir/decouvrir-en-images/expositions-virtuelles/chemin-de-fer/7_accidents/7_accidents_1w-5161-01_pv/2020651-1-fre-FR/7_Accidents_1W-5161-01_PV_galleryimg.jpg)
Procès-verbal du 3 décembre 1947 de la gendarmerie nationale concernant une catastrophe du chemin de fer sur le territoire de la commune d’Agny. Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 W 5161.
La "bataille de la production" initiée au lendemain de la guerre pour répondre aux besoins de la France en énergie dans un contexte d'inflation et de rationnement provoque une vive colère ouvrière, en particulier dans le bassin minier.
En novembre 1947, une grève générale est déclarée ; les puits de mines sont occupés. Le conflit donne lieu à des affrontements violents entre les forces de l’ordre et les grévistes. Les pouvoirs publics justifient le recours à la force en mettant en avant les dégradations et les actes de sabotages commis par les mineurs.
Ainsi, lorsque le Paris-Tourcoing 347 déraille dans la nuit du 2 au 3 décembre, le lien est aussitôt fait avec la grève.
Télégramme du chef de gare à Arras au préfet du Pas-de-Calais datant du 3 décembre 1947 concernant le déraillement du train 347 à Agny. Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 W 5161.
Le train postal déraille le 3 décembre 1947 lors du passage de la courbe d'Achicourt. Cet accident fait plusieurs dizaines de blessés et provoque la mort d'une vingtaine de personnes.
L’enquête fait apparaître qu’un rail entier a été déboulonné, sur près de 25 mètres. Quand la locomotive déraille, elle entraîne les deux fourgons de tête et les cinq premières voitures de voyageurs qui viennent la percuter.
Plan de la catastrophe du chemin de fer sur le territoire de la commune d’Agny. Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 W 5161.
Communiqué de la gendarmerie d’Arras du 3 décembre 1947 sur le déraillement du train 347 à Agny. Archives départementales du Pas-de-Calais, 1 W 5161.
Si le sabotage est indiscutable, l’enquête n’a pas permis d’établir clairement les circonstances ni de désigner les responsables de la catastrophe. Les 14 cheminots arrêtés après le déraillement ont été acquittés.
