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Naissance du "peintre de Courrières", Jules Breton

Jules-Adolphe-Aimé-Louis Breton est né le 1er mai 1827 rue d’Oignies à Courrières, dont son père, Marie-Louis Breton, régisseur-receveur du duc de Duras, est le maire. Durant le XIXe siècle, trois autres membres de la famille Breton se sont succédé à ces fonctions, Boniface, l’oncle de Jules, en 1849 et les deux frères de l’artiste, Louis en 1867 et Émile en 1891.

Peintre de l'Artois

Jules Breton commence ses études au petit séminaire Saint-Bertin à Saint-Omer puis au collège royal de Douai. À 16 ans, il s’installe à Gand pour apprendre la peinture à l’Académie royale des beaux-arts, auprès de Félix de Vigne. Après avoir suivi les cours d’Ingres et de Martin-Michel Drölling à Paris, il débute sa carrière de peintre en 1848.

Ses premières œuvres, Misère et désespoir et La faim, reflètent le climat social de l’époque. L’épidémie de choléra frappe Paris et Courrières, où sa famille vit pauvrement après avoir été ruinée par les mauvais placements de son père, décédé la même année. Jules Breton peint essentiellement la misère laborieuse et s’inspire pour son travail de son pays natal, l’Artois.

En 1854, il retourne à Courrières et s’y installe définitivement auprès de sa famille, dont la situation est encore précaire. Débute alors son œuvre "paysanne" : il abandonne la représentation de la misère au profit d’une vision idyllique du monde rural. En 1859, Le rappel des glaneuses remporte la première médaille au Salon et un très grand succès public. L’impératrice Eugénie le fait acheter par Napoléon 3 et, en 1862, le tableau est exposé au musée du Luxembourg, alors musée des artistes vivants.

Découverte de la Bretagne

Huile représentant une paysanne tenant une faucille, pieds nus dans un champ, au coucher du soleil.

Tableaux célèbres. Le chant de l’alouette (Jules Breton), carte postale, [1900-1904]. Archives départementales du Pas-de-Calais, 4 J 479/94. Reproduction d’une huile sur toile de 1884, actuellement conservée à l’Art Institute of Chicago (Henry Field Memorial Collection, 1894.1033).

Le 28 avril 1858, Jules Breton épouse la fille de Félix de Vigne, Élodie. Leur fille unique, Virginie, naît un an plus tard ; elle deviendra peintre à son tour (Virginie Demont-Breton, 1859-1935). En 1865, Breton découvre la région de Douarnenez lors d’un séjour en famille et il est frappé par la beauté et la lumière des paysages bretons.

Après son Artois natal, la Bretagne devient l’un des sujets principaux de son œuvre picturale. Il écrit d’ailleurs à son propos, dans La vie d’un artiste :

Toute cette rusticité monastique, toute cette sauvagerie mystique semblaient évoquer en moi je ne sais quels confus et lointains souvenirs plus anciens que ceux de mon Artois. Et je sentis que je devais descendre des Bretons…

Photographie noir et blanc de Jules Breton assis devant une toile, tenant pinceaux et palette de peinture.

Jules Breton dans l’atelier de sa fille Virginie Demont-Breton à Wissant, photographie de M. Meys, parue dans le Monde illustré du 14 juillet 1906. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3 FI 660.

Il est élu, en 1886, membre de l’Académie des beaux-arts. Il devient très populaire et accumule les honneurs et les succès. Il attire de nombreux peintres à Courrières, notamment Vincent Van Gogh qui y séjourne durant l’hiver 1879-1880.

Poète

Parallèlement à sa carrière de peintre, Jules Breton publie également des recueils de poèmes et des volumes de prose, dont La vie d’un artiste (1890) et Un peintre paysan (1895-1896). Il soumet ses poèmes à son ami José-Maria de Heredia, rencontré à Douarnenez en 1873. Leconte de Lisle et Victor Hugo en font des critiques élogieuses. Sa première œuvre poétique, Les champs et la mer, parue en 1875, rencontre un succès considérable.

Jules Breton meurt à Paris le 5 juillet 1906.