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L'accident de Ligny-Saint-Flochel

La surveillance des voies de communication

Le 5 août 1914, dans le cadre de la surveillance des voies de communication, un accident se produit à Ligny-Saint-Flochel. Charles Foucart, lieutenant au 41e régiment d’artillerie, est accidentellement tué par Adrien Reynat.

L’accident de Ligny-Saint-Flochel

Il est bien difficile à un étranger de circuler aujourd’hui dans Saint-Pol. On arrête les autos, les voitures, les cyclistes, etc. et les passeports et sauf-conduits sont examinés attentivement. La gendarmerie est aidée dans ce service par la population elle-même, qui y met une ardeur très grande, si grande même qu’à Ligny-Saint-Flochel, mercredi dernier, elle a causé la mort d’un officier français, le lieutenant d’artillerie territoriale Foucart, ingénieur des mines à Douai, secrétaire de la Chambre des Houillères.

La route d’Arras à Saint-Pol, à l’entrée de Ligny, est en effet très sévèrement gardée par 5 ou 6 hommes armés de fusils de chasse ou Gras transformés. Le lieutenant Foucart était passé en auto une première fois sans difficulté. Il venait d’Arras et se rendait à la mairie de Roëllecourt donner des ordres pour la réquisition des chevaux. Comme il revenait ensuite sur Ligny, au bas de la côte à l’entrée du village, son chauffeur fut sommé d’arrêter. Le fit-il tout de suite ? Le chauffeur le prétend. Toujours est-il qu’un des hommes armés de fusils tira sur l’auto et la balle atteignit malheureusement l’officier qui se trouvait à l’intérieur. Il eut l’artère carotide coupée et mourut en quelques minutes.

Les gens de Ligny, pour expliquer leur attitude, prétendent qu’on avait reçu un télégramme disant qu’il fallait arrêter les autos par tous les moyens, et un autre, que l’auto en question avait passé deux barrières à Savy sans s’arrêter.

Le Parquet de Saint-Pol s’est rendu à Ligny pour tirer l’affaire au clair. De l’enquête, il est résulté que le coup de fusil avait été tiré par un sieur Adrien Reynat.

Le corps de l’officier a été amené à l’hospice de Saint-Pol et l’autorité militaire ainsi que le maire de Douai ont été prévenus.

Le Petit Béthunois, 13 août 1914. Archives départementales du Pas-de-Calais, PG 60/15.