Archives - Pas-de-Calais le Département
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Historique

Que sont les archives ?

Les archives départementales apparaissent sous la Révolution. La loi du 7 messidor an II (25 juin 1794) constitue une administration des archives et fonde le principe de l’accès aux archives. Ensuite, la loi du 5 brumaire an V (26 octobre 1796) crée un service d’archives par département qui gère :

  • les archives de l'administration départementale,
  • les papiers des intendances, des juridictions supprimées de l'Ancien Régime,
  • les archives concernant les biens nationaux (ecclésiastiques et émigrés).

Les lois de 1979 puis de 2008 et leurs décrets d'application réaffirment ces principes : les archives départementales collectent, classent, conservent et communiquent les archives de l'administration départementale, des services déconcentrés de l'État et des organismes de droit privé avec mission de service public ayant leur siège dans le département, ainsi que les minutes et les répertoires des notaires (officiers ministériels)

Elles peuvent recevoir, en don, dépôt ou legs, les archives de personnes privées, d'associations ou d'entreprises ; enfin, les communes doivent (si elles ont moins de 2 000 habitants) ou peuvent (si elles ont plus de 2 000 habitants) y déposer leurs archives de plus de 100 ans (loi de 1970 et code général des collectivités territoriales).

Les archives départementales du Pas-de-Calais

Les archives départementales du Pas-de-Calais sont réparties sur deux sites : les centres Mahaut-d'Artois (à Dainville) et Georges-Besnier (à Arras). Le centre Georges-Besnier constitue le dépôt annexe, mais il est en fait le dépôt originel.

Pour en savoir plus, consulter la page Répartition des collections

L'histoire des archives départementales du Pas-de-Calais

Parcours : étape 5/5

Les archives depuis 1987

Un élan impulsé par la décentralisation

De manière fortuite, le départ en retraite de Pierre Bougard coïncide avec l’application des lois de décentralisation des 7 janvier et 22 juillet 1983. En effet, à partir du mois de janvier 1986, la compétence en matière d’archives est transférée de l’État aux collectivités territoriales. Cette évolution institutionnelle a pour effet de créer un réel dynamisme.

L'évolution de la fréquentation en salle de lecture

La deuxième moitié des années 1970 connaît un développement important de la fréquentation dans les deux salles de lectures. En deux décennies, le nombre de lecteurs est ainsi multiplié par trois, passant de 700 inscriptions par an à 2100. Cependant, cette augmentation n’est pas une particularité locale. Elle est observable aussi bien aux Archives nationales que dans les autres services d’archives départementales.

Photographie couleur montrant des personnes faisant des recherches dans des inventaires.

Salle de lecture du entre Mahaut-d'Artois, espace des inventaires. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3045 W/46.

Ce phénomène est, notamment, dû :

  • À la démocratisation de la recherche généalogique (entre 60 et 70 % du lectorat) ;
  • Au goût pour une histoire toujours plus contemporaine ;
  • Et pour le Pas-de-Calais, à partir de 1992, à l’afflux des étudiants de l’Université d’Artois.

Cet accroissement du nombre d’usagers contraint le service à se transformer de manière radicale. D’abord, par un souci de visibilité, en 1997, les deux dépôts reçoivent officiellement les dénominations suivantes :

  • Georges-Besnier, pour celui d’Arras, en l’honneur de l’archiviste hors du commun, qui a reconstitué le service d’archives après la Première Guerre mondiale.
  • Pour celui de Dainville, Mahaut-d’Artois, en référence à la petite-nièce de saint Louis, qui a été une protectrice des arts et des lettres dans son comté.

En 1999, la salle de centre Georges-Besnier, au premier étage, devenue trop exigüe, est abandonnée au profit d’une salle plus accessible, au rez-de-chaussée, et surtout beaucoup plus grande, offrant une superficie de 200 m2 contre 60 m2 auparavant. Cette nouvelle salle de lecture est, alors, dotée de 25 lecteurs de microfilms et de 3 lecteurs reproducteurs.

C’est ensuite le tour du centre Mahaut-d’Artois de subir quelques rénovations au profit du public. Tout d’abord, le 24 septembre 2001, est inauguré un accès pour les personnes à mobilité réduite. L’entrée se voit, ainsi, agrémenter, d’une énorme gaine en béton banché, encastrée dans l’emmarchement, pour abriter un ascenseur. Et le 27 mars 2006 est inauguré un nouvel espace d’accueil du public, suite à des aménagements importants, plus adapté à l’informatisation croissante.

Photographie couleur montrant la façade d'un bâtiment.

Centre Mahaut-d'Artois à Dainville.

D’ailleurs, le développement de la dématérialisation entraîne, inéluctablement, une baisse lente mais continue de la fréquentation. La mise en ligne de l’état civil, le 1er avril 2013, a tout de même un fort impact sur les consultations physiques du centre Georges-Besnier, avec une chute impressionnante des lecteurs quotidiens, passant de 19 en 2012 à 1,2 l’année suivante.

Une politique de valorisation 

Indépendamment de la fluctuation de la fréquentation dans les deux salles de lecture, une politique volontariste de valorisation est mise en place. Celle-ci est due à l’adéquation entre l’arrivée d’une nouvelle génération d’archivistes et l’importance des moyens financiers alloués par le Conseil général. Cette politique se traduit par une publication intense et des expositions de plus en plus fréquentes.

Entre 1988 et 2003, sous la direction de Catherine Dhérent, puis de Patrice Marcilloux, près d’une trentaine d’ouvrages sur des thèmes touchant l’histoire du département, ont été publiés par les archives départementales du Pas-de-Calais. Les Moulins du Pas-de-Calais, l’Armorial du Pas-de-Calais ou encore La grande reconstruction n’en sont que des exemples, dont la liste complète se trouve ici

Parallèlement, une revue trimestrielle, Histoire et Mémoire, est créée en 1995. Elle a pour but de présenter les différentes missions des archives et de mettre en lumière certains fonds ou documents. Finalement, en 2009, cette revue s’efface quelques mois après la création d’un site internet ; un média qui a l’avantage de permettre une plus grande diffusion et d’être plus interactif.

Souhaitant développer toujours davantage leur rôle culturel et éducatif, les archives ont organisé, depuis les années 1980, de nombreuses expositions. Fixes, itinérantes ou même virtuelles, elles participent à la diffusion du patrimoine archivistique et iconographique sur le territoire du Pas-de-Calais.

Une nouvelle fois, la liste est trop longue pour être citée ici. Mentionnons par exemple l’exposition Musique, maestro ! qui attira près de 700 visiteurs en 2011. Et comment ne pas parler de la mobilisation engagée entre 2013 et 2018 autour des commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale.

Les Archives départementales ont, ainsi, assuré la conception de cinq expositions sur le sujet, ont participé à différentes opérations de collectes, ou encore à la création d’un jeu collaboratif sur la grande reconstruction. Cette nouvelle offre a permis de multiplier par 3,7 le nombre d’élèves reçus par le service éducatif, entre 2013 (773) et 2018 (2 917). Notons, enfin, que 548 articles sur le conflit ont été publiés sur le site internet. Ils ont été consultés par 276 342 visiteurs ! Les archives sont véritablement entrées dans une nouvelle ère.

Accéder à toutes les expositions itinérantes empruntables

Informatisation et dématérialisation

Photographie couleur montrant un enfant derrière un poste informatique.

Salle de lecture du centre Georges-Besnier. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3045 W/20.

Tout commence en 1993, où un système de gestion informatisée, développé en interne, baptisé Ariane, est mis en place en 1993. Ce système intervient dans toute la chaîne du traitement matériel et scientifique et de la communication des documents : journal d’entrée, gestion des localisations, gestion des analyses et indexation par la recherche documentaire, gestion des consultations en salle de lecture, etc. Ariane a rendu de bons et loyaux services jusqu’à l’adoption du progiciel Thot, en juin 2007.

Le processus de dématérialisation des archives débute le 31 mars 2005, avec l’inauguration de la mise à disposition de la version numérique des listes nominatives de population. Cette opération a été permise grâce à une convention signée en avril 2004 entre le Conseil général et la société de généalogie successorale Coutot-Roehrig. La numérisation a, ainsi, pour but de préserver l’intégrité physique des documents souvent consultés et de faciliter leur accès.

 En septembre 2008, les Archives départementales se dotent d’un site Internet. Ce site contient dès l’abord, des informations à caractères pratiques mais aussi les répertoires les plus fréquemment demandés en salle. Dès 2009, des fonds numérisés sont mis à la disposition des lecteurs sur le site. Les premiers sont : les tables décennales, plans cadastraux napoléoniens et feuillets matricules militaires et les listes nominatives

En avril 2013 sont mis en ligne les registres paroissiaux et d’état civile microfilmés à partir de 1988 par la Société généalogique de l’Utah. Par ailleurs, la même année, le laboratoire photographique passe au tout numérique.

Photographie couleur montrant un opérateur derrière un scanner de numérisation.

Atelier de numérisation des archives. Archives départementales du Pas-de-Calais, 3045W/46.

Le confinement du printemps 2020 a permis l’accélération de la rétro-conversion des instruments de recherche en vue de leurs publications dans la salle des inventaires virtuelle, créée en juin 2014. Et en septembre 2020, le site internet refondu, offre de nouvelles fonctionnalités et de nouveaux contenus, comme un portail communal qui donne un accès cartographique à des notices spécifiques pour chaque commune du Pas-de-Calais.

En outre, en 2018, est mise en production le système d’archivage électronique As@lae qui a, par exemple, permis la sécurisation des données des matrices cadastrales (2005-2006) versées en 2017 par la direction générale des finances publiques.

Un service encore une fois confronté au manque de place

Dès les années 1990, le spectre de la saturation des locaux devient de plus en plus prégnant. Et il est nécessaire de penser à ce problème en amont ! Lors du récolement effectué en 1992, on compte ainsi exactement 29 587 mètres linéaires à Dainville et 9 077 mètres linéaires à Arras, pour une capacité d’accueil estimée à environ 40 kilomètres linéaires.

Et les trente années suivantes, ce n’est pas moins de 490 mètres linéaires d’archives qui rentrent, en moyenne par an, dans nos locaux. Certaines années, comme en 2008, on compte même un accroissement linéaire de 891 mètres !

Une politique active d’éliminations et de refoulements est mise en place par toutes les directions successives. Ainsi, dans le rapport annuel de 1995, il est indiqué que ces opérations ont permis de libérer 1 000 mètres linéaires. Celles-ci s’intensifient nettement sous la direction de Jean-Éric Iung, entre 2003 et 2008. En 2004, il lance une vaste opération de classement et de reconditionnement de la sous-série 3 Q (enregistrement et timbre) qui représentait près de 2,4 kilomètres linéaires d’archives. En 2006, il fait appel à des vacataires pour classer par échantillonnage géographique les dossiers de dommages de la Seconde Guerre mondiale. Et en 2013, son successeur, Lionel Gallois entreprend un lourd chantier de classement des fonds sériels produits par des organismes temporaires de la Première guerre mondiale (1 951 mètres linéaires traités).

Un temps, il était question de construire une seconde tour accolée à la première. Toutefois, au vu de l’état vétuste du bâtiment, la création ex nihilo d’un nouveau dépôt est désormais envisagé.